Le grand René au nez rouge

De Luc Boulanger

Résumé

Le soir de Noël, un itinérant trouve refuge devant la demeure de M. Dutracas et Mme Sansoucy. Affamé, frigorifié, son avenir semble bien sombre. M. Dutracas, grognon par nature, ordonne à l’itinérant de s’éloigner. Heureusement, Mme Sansoucy, plus généreuse, veille sur le déshérité et lui offre un objet magique qui lui accordera trois vœux. Cependant, que demande-t-on en premier lorsqu’on ne possède absolument rien ? Cette pièce de Noël apporte une réflexion sur la place des marginaux au sein de notre société.

Fiche technique

  • Style/Thème : Conte de Noël sur la place des marginaux dans la société.
  • Lieu : Une devanture de maison avec deux fenêtres
  • Nombre de comédiens : 3 à 9
  • Durée : 35 min. (23 pages)
  • Âge : 8 à 13 ans
  • Niveau : Intermédiaire, Avancé

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Informations générales

Théâtre Animagination

Extrait de la pièce

Le grand René au nez rouge

Pièce de théâtre de Noël en ligne de Luc Boulanger

Les personnages

9  rôles qui peuvent être joués par un minimum de trois comédiens et un maximum de 9.

L’itinérant
La Corneille : elle représente la maladie, la folie de l’itinérant.
Le personnage hautain
L’adulescent
M. Dutracas
Mme Sansoucy
Le lutin grelot
La petite fille qui a perdu son chat
La fille de l’itinérant

Ce texte pièce de théâtre de Noël en ligne est protégé par les lois sur le droit d’auteur. Avant de le reproduire (le photocopier), le présenter devant public ou le publier sur papier ou de façon électronique, assurez-vous d’avoir les autorisations requises. 

 

Scène 1

L’itinérant arrive.  Il regarde à gauche et à droite.  Il fouille dans la poubelle pour voir s’il ne trouve pas quelque chose à manger.  Il ne trouve que des vieux papiers de bouffe.  Il s’assoit et sort un petit carnet ; il prend des notes.

Une corneille arrive par le côté et croasse.  L’itinérant se lève un peu dans sa direction.  La corneille se cache et sort de la poubelle.

Corneille : Je suis ici !

La corneille s’éclipse et l’itinérant fouille dans la poubelle.  La corneille réapparait sur le côté.

Corneille : Je suis ici, pouilleux !

La corneille se cache de nouveau.

Itinérant : Qui est-ce qui ose m’appeler pouilleux ?

La corneille qui revient sur le côté : C’est moi… Pouilleux !

Itinérant : Personne n’a le droit de m’appeler comme ça.

La corneille qui sort de la poubelle : Moi si, pouilleux !  Et j’ajouterais même que tu es un misérable, un mendiant, un clochard, un vaurien, un va-nu-pieds…

Itinérant : C’est pas vrai. Attends que je t’attrape.

La corneille se sauve et l’itinérant s’attend à la voir arriver sur le côté, mais elle revient par la poubelle.

Corneille : Tu ne m’auras pas.  Je suis trop futé pour toi.

Itinérant : Laisse-moi tranquille.  Arrête de me déranger.  D’ailleurs, les corneilles ne parlent pas.

Corneille : Tu as raison, les corneilles ne parlent pas.  Mais tu es fou ; c’est dans ta tête que j’existe.  Pauvre pouilleux !!!

La corneille part en riant.  L’itinérant se prend la tête et s’assoit. Fin de la scène de cette pièce de théâtre de Noël en ligne.

 

Scène 2 de cette pièce de théâtre de Noël en ligne

Un personnage hautain arrive.  Il réfléchit tout haut.

Personnage : Mesdames, Messieurs et petits enfants, je suis très honoré que vous ayez honorablement accepté mon honorable invitation.  Du fond de mon cœur très profond, je tiens à vous souhaiter un souhait de bienvenue accueillant à cette soirée qui saura vous combler complètement…

Itinérant : Excusez-moi !

Personnage qui a une seconde d’hésitation : … qui saura vous combler complètement et vous apporter, je l’espère, une satisfaction des plus satisfaisante…

Itinérant : Excusez-moi !

Personnage qui a une autre seconde d’hésitation : … une satisfaction des plus satisfaisante.  Comme le disait le poète Verveine : « Noël est une fleur que l’on cueille dans le cœur de l’autre ».

Itinérant : J’ai dit : Excusez-moi !

Personnage : Mais qui ose m’interrompre pendant que je pratique mon discours.

Itinérant : C’est moi.  C’est parce que je me demandais si…

Personnage : Savez-vous que vous venez de déranger personnellement une personne de grande importance ? Sachez que je suis le président de l’association mondiale des humanistes de l’humanité humaine.  Sans compter que je suis également membre honoraire des Défenseurs de la défense défensive…

Itinérant : Oui, oui.  C’est juste que je me demandais si…

Personnage : J’ai également le mérite d’être le fondateur de la fondation des fonds fondamentaux.

Itinérant : Écoutez-moi donc deux secondes.  Je me demandais juste si vous auriez pas quelques 25 cents, quelques dollars ou quelques deux dollars à me donner.

Personnage : Pourquoi vous donnerais-je de l’argent que j’ai si difficilement gagné ?

Itinérant : Parce que c’est Noël et que je meurs de faim.

Personnage : Vous êtes un homme dans la force de l’âge.  Pourquoi n’allez-vous pas travailler ?

Itinérant : Parce que j’ai des problèmes pis je suis pas capable.  Ça arrive ça des fois.

Personnage : Désolé, je refuse.  C’est contre mes principes.

Itinérant : Ben, qu’est-ce que ça vous donne de faire partie de l’humanité humaine si vous n’êtes même pas capable de me donner 25 cents.

Personnage : Voilà un bon point.  C’est vrai que si je vous donne de l’argent, cela pourrait être bon pour mon image.  Est-ce que quelqu’un va pouvoir prendre une photo et l’envoyer aux médias ?

Réponse ou non du public.

Personnage : Avant, je dois vérifier, s’il me reste assez de liquide.

Il sort une liasse de papier-monnaie.

Personnage : 50 dollars pour le cadeau de ma secrétaire, 20 dollars pour le cadeau de ma mère, 10 dollars pour le cadeau de ma fille, 5 dollars pour le cadeau de ma femme, 2 dollars pour le cadeau du chien.  Non, il ne me reste plus assez de liquide.  Désolé, je dois partir.  Je suis attendu.

Itinérant : Non, mais…

Personnage en quittant : Mesdames, Messieurs et petits enfants, je suis très honoré que vous ayez honorablement accepté mon honorable invitation.  Du fond de mon cœur très profond…

Itinérant : Mais attendez.

Un adulescent à capuchon entre et s’immobilise.  Il reste là sans bouger dans cette scène de cette pièce de théâtre de Noël en ligne.

Itinérant : Bonjour, je me demandais si vous n’auriez pas de la p’tite monnaie de trop ?

L’adulescent bouge la tête de façon rythmée, mais ne dit rien.

Itinérant : Youhou, est-ce que vous avez entendu ce que je viens de dire.

L’adulescent se met à branler de la patte.

Itinérant en lui tapant sur le coco : Est-ce qu’il y a quelqu’un là-dedans ?

L’adulescent s’agite brusquement et se met à mimer une guitare électrique et à faire un solo imaginaire.

Adulescent : Christmas ! Christmas !  Christmas !

Il fait toutes sortes de bruits de guitare et répète rapidement et sans cesse « Christmas ».  Il termine par « Yes, it’s Christmas ».

Itinérant lui arrache ses écouteurs.

Itinérant : Aïe, débranche-toi.  Reviens dans la réalité.

Adulescent : Qu’est-ce qu’y te prend man ?  Qu’est-ce qui se passe ?

Itinérant : Je t’ai posé une question.

Adulescent : Je sais pas man.

Itinérant : Je me demandais si t’avais pas de la monnaie de trop ?

Adulescent : C’est cool man.

L’adulescent remet ses écouteurs et recommence à battre le rythme.  L’itinérant tire à nouveau sur ses écouteurs.

Itinérant : T’en-as-tu ou t’en n’a pas de la monnaie ?

Adulescent : Ah, c’est à moué que tu demandais ça.

Itinérant : Non, c’est au trottoir.

Adulescent : Au trottoir ? Le trottoir donne de la monnaie ?

Itinérant : Laisse faire le trottoir.  T’en as-tu ou t’en as pas ?

Adulescent : Excuse-moi, je suis un peu mêlé.  Attends un peu.

Il fouille un peu dans ses poches.  Il sort un portefeuille.

Adulescent : Est-ce que tu acceptes la carte de guichet ou la carte de crédit ?

Itinérant : Ben non !

Adulescent : Je m’excuse man.  Je peux rien pour toi.  J’utilise juste de l’argent électronique.  Faudrait te moderniser.  À plus, man.

L’adulescent s’en va de cette scène de cette pièce de théâtre de Noël en ligne.

La corneille qui réapparait dans la poubelle : Aie pouilleux, t’es dépassé, t’es trop vieux.

Itinérant : Ah toi.  Attends que je t’attrape.

La corneille disparaît et réapparaît sur le côté : T’es trop vieux, pouilleux !  Na !

L’itinérant se prend la tête et s’assoit sur le bord de la maison.

 

Scène 3

L’itinérant prend son calepin pour écrire quelques notes.  M. Dutracas arrive à sa fenêtre.

M. Dutracas : Oh la, la.  On ne sera jamais prêt.  Je suis certain qu’on sera pas prêt.  C’est impossible.

Il se cogne la tête sur le bord de la fenêtre.

M. Dutracas : Je vais prendre une bonne bouffée d’air, ça va me faire du bien.

Il aperçoit l’itinérant.

M. Dutracas : Mais qui êtes-vous ?

Itinérant : Personne.

M. Dutracas : Comment personne !  Vous êtes sûrement quelqu’un puisque vous êtes là.

Il se cogne la main sur le front.

Itinérant : Si vous voulez.

M. Dutracas : Qu’est-ce que vous faites là ?

Itinérant : Rien.

M. Dutracas : Comment rien !  Vous faites sûrement quelque chose puisque vous bougez.

Itinérant : C’est vrai.

M. Dutracas : Alors qui êtes-vous et que faites-vous sous ma fenêtre ?

Itinérant : Et bien, je suis un itinérant qui a froid et qui profite de la bouche d’air chaud qu’il y a juste ici.

M. Dutracas qui se cogne la tête avec la main : Non, non et non !!!  Dites-moi que je rêve.

Itinérant : Vous ne rêvez pas.

M. Dutracas : Pourquoi ça tombe toujours sur moi.

Il se met la main sur le cœur.

M. Dutracas : J’ai de la difficulté à respirer.  Où sont mes pilules ?  Je dois retrouver mes pilules.

Il part et revient rapidement.

M. Dutracas : Je dois prendre mes pilules sinon je vais faire une crise.

Il se jette le contenu d’un flacon dans la bouche.

M. Dutracas : Ça va mieux maintenant.

Il se tourne vers l’itinérant.

M. Dutracas : Maintenant, allez-vous s’en et ne me dérangez plus.

Itinérant : Pourquoi ?

M. Dutracas : C’est à cause de vous si je suis malade.  Allez partez !

Mme Sansoucy qui arrive à sa fenêtre : Que se passe-t-il M. Dutracas ?  Pourquoi criez-vous ainsi ?

M. Dutracas en se cognant la tête : Ah Madame Sansoucy.  Je suis vraiment malchanceux.

Mme Sansoucy : Attention, vous allez vous abimer.  Qu’est-ce qui ne va pas ?

M. Dutracas : Il y a cet itinérant qui se tient sous ma fenêtre.

Mme Sansoucy : Et alors ?

M. Dutracas : Vous ne comprenez pas !  Je reçois toute ma famille ce soir pour le réveillon.  Qu’est-ce qu’ils vont dire quand ils vont voir qu’il y a un itinérant devant ma maison.  Qu’est-ce qu’ils vont dire ?

Itinérant : Ils pourraient me dire bonjour ou Joyeux Noël.

M. Dutracas : Ah oui !  Très drôle.

Mme Sansoucy : Écoutez M. Dutracas.  Autrefois, les quêteux étaient bienvenus chez les gens.  On leur réservait même un banc, le banc du quêteux.  On leur donnait à manger et en retour, ils nous racontaient des histoires, des potins.

Itinérant : C’est vrai.  Je suis bon dans les histoires.

M. Dutracas : Mais justement, c’était autrefois.  Aujourd’hui, il existe des endroits où ces gens peuvent aller dormir.

Itinérant : Des endroits pour nous cacher aux yeux du monde, pour pas qu’on dérange.

Mme Sansoucy : C’était tellement mieux autrefois où on savait vraiment fêter.  Je prépare justement un Noël à l’ancienne avec un repas comme ma grand-mère le faisait.  Je vais même décorer mon sapin avec des vraies chandelles.  Les ampoules électriques n’ont vraiment aucun charme.

M. Dutracas : Faites attention.  Vous pourriez mettre le feu à votre maison et à la mienne en même temps.

Mme Sansoucy : À la fin de la soirée, je vais leur interpréter le « Minuit Chrétien »  comme lorsque j’étais chanteuse dans la chorale de la cathédrale.

Elle interprète un extrait du « Minuit Chrétien » et monte dans les hautes.  Les deux autres se bouchent les oreilles.

Itinérant : Vous deviez vraiment passer des beaux Noëls.  Je regrette d’avoir manqué ce temps-là.

M. Dutracas : Bon, j’ai perdu assez de temps.  M. l’Itinérant, je vous ordonne de partir sur-le-champ.

Itinérant : Pourquoi, je suis bien ici.  Je ne dérange personne.

M. Dutracas : Si vous ne partez pas, j’appelle la police et elle va vous amener dans ces endroits où les gens comme vous vont pour dormir.

Mme Sansoucy : M. Dutracas, vous oubliez que les quêteux peuvent jeter des sorts. Ceux qui ferment leur porte aux quêteux attirent sur eux la malchance.

Itinérant : C’est vrai.  Je pourrais vous jeter un sort et vous transformer en grenouille.

M. Dutracas : En grenouille, ah non !  Au secours, où sont mes pilules ?

Il quitte.  Mme Sansoucy rit.

Mme Sansoucy : Par chance, M. Dutracas est un peu superstitieux.

Itinérant : Par chance, parce que je ne fais pas vraiment de magie.

Mme Sansoucy : Peut-être parce que vous n’avez pas essayé.

Itinérant : Arrêtez donc, la magie, les sorts, c’est histoires de bonnes femmes.

Mme Sansoucy : Mais je suis une bonne femme.

Elle se met à rire.

Mme Sansoucy : Dites-moi jeune homme, comment vous appelez-vous ?

Itinérant : Eh… René.

Mme Sansoucy : René, René qui ?

Itinérant : Ben…

Mme Sansoucy : Vous ne voulez pas me le dire.

Itinérant : En fait, ma mémoire me joue des tours.  Je l’ai oublié.

Mme Sansoucy : Comme c’est triste.

Itinérant : J’ai faim.  Vous n’auriez pas quelque chose à manger ?

Mme Sansoucy : Hum, oui.  Je crois que j’ai ce qu’il vous faut.

Elle part et revient rapidement.

Mme Sansoucy : Voilà, avec ça, vous n’aurez plus jamais faim.

Itinérant : Des grelots, qu’est-ce que vous voulez que je fasse avec des grelots.  Je peux pas les manger.

Mme Sansoucy : Ces grelots me viennent d’une vieille tante.  Ils m’ont toujours porté bonheur.  Quand vous avez des problèmes, agitez-les.

Itinérant : Ben voyons, c’est n’importe quoi.  C’est vraiment des histoires de bonne femme.

Mme Sansoucy : N’oubliez pas que je suis une bonne femme ou peut-être une femme bonne.  Prenez au moins la peine de les essayer.

Un peu sceptique, l’Itinérant regarde les grelots.

Mme Soucy en partant : Bonne chance.

L’Itinérant en brassant les grelots : Voir si des grelots peuvent m’aider.  Je pense qu’elle est un peu fêlée.

Il vient pour jeter les grelots dans la poubelle, la corneille réapparaît.

Corneille : Elle est fêlée, comme toi.

Itinérant : Vas-tu me laisser tranquille !

Corneille sur le côté : Jamais !

Itinérant : Ah, c’est vraiment insupportable.

L’itinérant prend son calepin et se met à écrire.  Pendant ce temps, le lutin Grelot arrive et se dirige vers les enfants.  Il a un sac sur le dos. Fin de la scène de cette pièce de théâtre de Noël en ligne.

 

Scène 4 de cette pièce de théâtre de Noël en ligne

Grelot : Non, non, non.  Ce n’est pas pas possible.  Jeee les ai entendus.

Il regarde les enfants.

Grelot : Qui quiiiii a osé ?

Petit temps.

Grelot : Qui aaaaa agité les gregregrelots magiques ?

Les enfants vont montrer l’Itinérant qui est concentré sur son livre.

Grelot : Vous êtes cerrrrrtains que c’est lui ?

Il se dirige vers l’Itinérant, mais en voyant la poubelle, il semble content et se met à fouiller dedans.  L’Itinérant, bousculé par cette démarche, se demande ce qui se passe.

Itinérant : Hé, ho, je vous dérange pas trop toujours.  Vous trouverez rien d’intéressant, je l’ai déjà fouillée avant vous.

Grelot : Auau contraire, voici des morrrrceaux de choix.

Grelot sort quelques vieux jouets des poubelles.

Itinérant : Des morceaux de choix ?  Ces justes des cochonneries.

Grelot : Des cooooochonneries.  Vous savez qui qui qui je suis moi, mooonsieur ?

Itinérant : Un autre itinérant comme moi.

Grelot : Nooon  Je suis le lululu, le lululu, le lulutin responsable du recyyyyclage.

Itinérant : Un lutin du père Noël…

Grelot : Oui mooooosieur !

Itinérant qui se met à rire de bon cœur : Je suis content de savoir qu’il y en a des pires que moi.  Un lutin du Père Noël…

Grelot : Je suis très sééééireux.  Le Père Nooooël doit maintenant suivre les nouvvvvelles normes enviiiironnementales et recyyyyycler le plus de jououets possible.

Itinérant : Jeeeeeee comprend.

Grelot hausse les épaules et se penche dans la poubelle.  Il en sort les grelots magiques.

Grelot : Ah, les voivoilà !  Qui aaaaa agité les gregregrelots magiques ?

L’Itinérant hésite à répondre ; les enfants vont probablement le pointer.

L’Itinérant : Oui, c’est moi qui les ai agités.

Grelot : Alors, quequel est votre problème ?

L’Itinérant : Pourquoi vous voulez savoir ça ?

Grelot : Quand on on agite les grrrrelots magiques, c’est qu’on veut régler un problème.

L’Itinérant : Ben, des problèmes, j’en ai plein : j’ai faim, j’ai pas de maison, pas d’argent, plus de familles, plus de mémoire.  C’est tout ce que j’ai des problèmes.

Grelot : Ah, je je vois.

Il réfléchit un peu.

Grelot : Je crois que j’aiiii quelque chose pour vvvous.

Il fouille dans son sac et en sort un mélangeur manuel (pour faire des patates pilées).

Grelot : Voilà, la la solution à vos prproblèmes.

L’Itinérant en prenant l’objet : Un mélangeur ?  C’est pour faire des patates pilées.

Grelot : Attttention, ce mélangeur est ma, ma, ma, ma, ma, ma…

Il prend une respiration.

Grelot : Il est magique.

L’Itinérant : Encore des histoires de magie.  Mais, j’ai faim, moi.

Grelot : Le mémé, mémélangeur vous donne droit à trois, à trois, à trois, à trois…

L’itinérant lui donne une claque dans le dos.

Grelot : À trois souhaits.  Merci, j’étais bloqué. Ça va mieux.  Vous n’avez qu’à dire « Mon premier souhait est… » et vous actionnez le mélangeur comme ceci.

L’Itinérant : Ben voyons donc, c’est ridicule.  Un mélangeur magique ; au moins dans l’histoire d’Aladin, il y avait une lampe d’où il sortait un génie.  C’était plus crédible.

Grelot : Un mélangeur magique, c’est plus moderne et ça nous permet de faire du recyclage.

L’Itinérant : Vous pensez que je vais avaler cela.

Grelot : Si ça vous donne de la nourriture, vous pourrez « l’avaler ».

L’Itinérant : Très drôle.

Grelot : En passant, merci.  Votre « petite » tape dans le dos a vraiment débloqué mon problème de langage.

L’Itinérant : C’est qu’on appelle « Un coup de main ».

Grelot qui reprend le mélangeur : Ah oui, j’oubliais.  Ici, écrit en tout petit, il y a une mise en garde.  Si les souhaits sont mal utilisés, ils seront automatiquement annulés.  Cependant, si vous les utilisez bien, vous en recevrez un quatrième en prime.

L’Itinérant : Quoi ?  J’ai trois souhaits et si je les utilise bien, j’en ai un de plus.

Grelot : Mais si tu les utilises mal, tu les perds tous.

L’Itinérant : Comment on fait pour savoir si un souhait bien ou mal utilisé.

Grelot en se préparant pour partir : Ça, malheureusement, je ne peux pas te le dire.

L’Itinérant : Attends, je voudrais pas me tromper.

Grelot : Demande aux enfants de t’aider.  Moi, je dois continuer ma tournée.  J’ai encore plusieurs poubelles à fouiller.  Bonne chance !

Grelot quitte cette pièce de théâtre de Noël en ligne.

 

Scène 5 de cette pièce de théâtre de Noël en ligne

L’Itinérant : De toute façon, je pense que c’est n’importe quoi.  Un mélangeur magique, voyons.  Il est plus fou que moi.

Corneille qui sort : Aie pouilleux.  Moi, je te le dis, c’est ton imagination qui te joue des tours.  Jette ce mélangeur à la poubelle tout de suite.

L’Itinérant : Ouais, je pense que pour une fois, t’as raison.

Corneille : Certain que j’ai raison.  J’ai toujours raison.

L’Itinérant vient pour jeter le mélangeur.  Mme Sansoucy arrive à sa fenêtre.  

Corneille en partant : Oups, moi je me sauve.

Mme Sansoucy : Ah, Monsieur René, est-ce que vous avez agité les grelots.

L’Itinérant : Oui et imaginez-vous donc qu’un vieil itinérant a essayé de me faire croire qu’il était un lutin du père Noël.  En plus, il m’a donné ce vieux mélangeur en disant que j’allais avoir trois souhaits et même un en prime si…

Mme Sansoucy : Est-ce que vous l’avez essayé ?

L’Itinérant : Ben non, ça n’existe pas la magie.

Mme Sansoucy : Mais oui, ça existe.

L’Itinérant : Dans les histoires, mais pas dans la réalité.

Mme Sansoucy : Justement, nous sommes dans une histoire, pas dans la réalité.

L’Itinérant : Ah oui, nous sommes dans une histoire.  Ça veut dire que ça pourrait fonctionner.

Mme Sansoucy : Bien sûr, vas-y.  Tu n’as rien à perdre.

L’Itinérant : Oui, oui, je vais au moins l’essayer.

Mme Sansoucy : Parfait, moi je retourne décorer mon arbre avec des chandelles.  Minuit chrétien, c’est l’heure solennelle…

Elle part.

L’Itinérant s’interroge sur ce qu’il pourrait bien demander comme souhait.  Il en discute avec les enfants.  Il a faim, il a froid, il n’a pas d’argent, pas de maison.  Mais, il s’ennuie surtout de sa famille, particulièrement de sa petite fille de six ans.

Tableau texte de théâtre de Noël

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Je travaille pour une école du Québec

Les écoles publiques et privées qui relèvent du ministère de l’Éducation du Québec peuvent obtenir les textes de théâtre sans frais grâce à un programme de droits de reprographie géré par Copibec.

Il faut une adresse courriel officielle d’un centre de service scolaire ou d’une école privée pour profiter de ce programme. Les élèves ne peuvent demander directement un texte.

Le nombre de pièces auxquelles vous avez droit annuellement peut être limité.

Chaque demande est analysée et vérifiée. Nous tentons de répondre dans un délai de deux jours ouvrables.

Je veux comprendre le droit d’auteur

Il faut d’abord savoir que le droit d’auteur est multiple.

Le droit de reprographie

Lorsque vous distribuez un texte à des comédiens et comédiennes, que ce soit de façon imprimée ou électronique, vous devez obtenir l’autorisation de l’auteur et payer des droits. En achetant un texte sur notre site Animagination, vous obtenez automatiquement l’autorisation et les droits, mais pour un projet unique. Le projet doit se réaliser dans un contexte amateur ou scolaire. Pour le domaine professionnel, il faut plutôt s’entendre avec l’auteur.

Notez que la procédure est différente pour les écoles du Québec. Consulter la section Je travaille pour une école du Québec.

Le droit de représentation

Que la ou les représentations soient gratuites ou qu’il y ait des droits d’entrée, vous devez vous procurer des droits de représentation pour respecter le droit d’auteur. Il n’existe que deux types d’exception : dans un milieu éducatif où l’audience est composée uniquement d’élèves (aucun parent) et à l’intérieur d’une cellule familiale où aucun étranger n’est invité.

Sur le site Animagination, vous pouvez vous procurer les droits de représentation lors de l’achat du texte ou revenir plus tard lorsque la ou les dates de représentation sont déterminées. Il est fortement conseillé de vous procurer ces droits avant les représentations.

Rappelez-vous que les droits d’auteur sont les seuls revenus de l’écrivain. C’est ce qui lui permet de continuer à écrire de belles histoires pour les jeunes.

Le droit moral

L’auteur a droit au respect de son œuvre. Elle ne peut être modifiée ou adaptée sans son consentement. Cependant, pour les textes du site Animagination vous n’avez pas besoin d’autorisation pour les modifications suivantes : changement d’un nom de lieu, transformation du genre d’un personnage, changement d’une expression qui n’est pas commune à l’endroit où la pièce est présentée. Aussitôt que vous transformez complètement une réplique, vous devez communiquer avec l’auteur.

Pour plus de détails, consultez notre Foire aux questions au bas de chaque page de la section Textes de théâtre.

Ce texte est fortement inspiré d’un feuillet d’information de la Société québécoise des auteurs et autrices dramatiques (SoQAD).