Le mariage arrangé

De Luc Boulanger

Résumé

Vieillissant et avare, Pantalon a secrètement scellé une alliance matrimoniale avec les parents d’Angélique, une jeune femme d’une beauté éclatante qui ignore encore tout de cette machination. Cependant, Lisette, la servante astucieuse de Pantalon, parvient à soutirer le sombre secret à son maître. Horrifiée, elle décide de mettre en œuvre un stratagème élaboré pour contrecarrer cette union contre nature. Cependant, ses actions auront des conséquences inattendues…

Inspiré des premiers textes de Molière, ce texte de théâtre à jouer reprend plusieurs personnages de la commedia dell’arte. Du théâtre classique traité de façon moderne et dynamique. Cette pièce a connu du succès aux quatre coins du monde. Vous serez peut-être intéressé par un autre texte adapté de Molière Le Méga-Malade imaginaire.

Fiche technique

  • Style/Thème : Comédie classique inspirée de textes de Molière et de la commedia dell’arte
  • Lieu : Un village
  • Nombre de comédiens : Entre 5 et 8
  • Durée : 50 min. (32 pages)
  • Âge : Adultes, 13 à 17 ans
  • Niveau : Intermédiaire, Avancé

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Informations générales

Théâtre Animagination

Extrait de la pièce

Le mariage arrangé

Texte de théâtre de style commedia dell’arte
par Luc Boulanger, inspiré des premières pièces de Molière

 

Les personnages
Pantalon
Lisette
Angélique
Docteur
Philosophe
Léandre
Mme Argante
Le Capitaine

Ce texte de théâtre commedia dell’arte est protégé par les lois sur le droit d’auteur. Avant de le reproduire (le photocopier), le présenter devant public ou le publier sur papier ou de façon électronique, assurez-vous d’avoir les autorisations requises. 

 

Scène 1 : Lisette et Pantalon

Pantalon arrive et se tourne vers où il est venu.

Pantalon : Je serai de retour dans un moment. Que l’on ait bien soin du logis, et que tout aille comme il faut. Si l’on m’apporte de l’argent, que l’on vienne me quérir vite chez le Docteur ; et si l’on vient m’en demander, qu’on dise que je suis sorti, et que je ne dois pas revenir avant le soir.

Lisette arrive avec un panier.

Lisette : Ah Monsieur, je vous trouve enfin. J’ai eu peur de vous manquer.

Pantalon : Qu’y a-t-il encore Lisette ?

Lisette : C’est à propos des emplettes.

Pantalon : Quoi, les emplettes ? Le marchand n’avait pas tout ce qu’il fallait ?

Lisette : Là n’est pas le problème. Il y avait de tout en bonne quantité et en belle qualité. Mais seulement, à la suite de la dernière sécheresse, les prix ont augmenté. Alors…

Pantalon : Alors ?

Lisette : Alors comme vous m’aviez donné le montant juste, j’ai dû payer de mon propre sou.

Pantalon : Ah bon, j’ai eu peur que ce ne soit plus grave. Il est fort important que le repas de ce soir soit un véritable festin digne de Gargantua. Je voudrais que l’on en parle encore dans cent ans.

Lisette : Ne vous inquiétez pas, vos hôtes seront éblouis. Mais, avant que je retourne à la cuisine, pourrais-je récupérer mes deux piastres.

Pantalon : Je te les donnerai plus tard.

Lisette en aparté : Je le savais. Mon maître Pantalon est un radin, un grippe-sou de la pire espèce. Ne vous aventurez pas à faire commerce avec lui, vous serez à tout coup perdant. Sa grande fortune en fait foi.

Pantalon : Maintenant, j’ai assez perdu de mon temps précieux. Va rejoindre tes chaudrons.

Lisette : Pas avant que vous m’ayez rendu mes deux piastres.

Pantalon : Tu oses me tenir tête.

Lisette : Il le faut bien, sinon je peux dire adieu à mon bien si durement gagné. J’en ai frotté de l’argenterie et de la coutellerie pour ces deux malheureuses piastres.

Pantalon : Justement, tu les as trop frottés et j’ai dû acheter un service tout neuf pour remplacer l’ancien. Je te retiens donc tes deux piastres et compte-toi chanceuse que je ne t’en demande pas davantage.

Lisette : Quoi, mais quel toupet ! Votre coutellerie provenait de l’arrière-grand-mère de votre arrière-grand-mère. Les couteaux étaient tellement usés que vos invités n’arrivaient même pas à couper leurs patates.

Pantalon : Et c’est sans parler de tout l’argent que tu me voles aussitôt que j’ai le dos tourné.

Lisette : Mais je rêve ! Me traiter de telle, moi, une domestique dévouée qui ne rechigne jamais devant la besogne. Reprenez vos accusations, sinon je vous rends mon tablier.

Pantalon en aparté : Force est d’avouer que je suis allé un peu loin. Mais sa réaction me réconforte et me prouve son honnêteté. Lisette est une servante fidèle et vaillante, quoi qu’un peu trop impertinente.

Lisette : Alors, j’attends.

Pantalon : Gardez votre tablier. Je vous les donne.

Lisette : Mes deux piastres ?

Pantalon : Vos excuses.

Lisette : Et mon argent ?

Pantalon : À la fin du mois.

Lisette : D’ici la fin du mois, vous aurez eu mille affaires en tête qui vous feront oublier cette petite dette.

Pantalon : Mais non, mais non.

Lisette : Oh que si. Dites-moi, vous répugnez à me rembourser mes deux vulgaires piastres, mais vous n’hésitez pas à dépenser de grandes sommes pour rafraîchir et décorer à la mode votre maison qui, ma foi, en avait bien besoin. Cela sans parler des victuailles pour le festin, des musiciens et de tous les rubans que l’on suspend partout. On pourrait croire que vous préparez un mariage.

Pantalon : Quoi ? Qui t’a dit que je préparais un mariage ?

Lisette : Personne.

Pantalon : Est-ce que le bruit court que je vais me marier ?

Lisette : Eh, je ne crois pas.

Pantalon : Mais quelqu’un t’en a glissé un mot.

Lisette : Non, je l’ai simplement supposé. Vous vous mariez ?

Pantalon : Chut ! Ne crie pas. On pourrait t’entendre.

Lisette : Mais qu’y a-t-il de mal à savoir que vous allez prendre épouse ?

Pantalon : L’affaire n’est pas complètement réglée, mais j’ai déjà donné ma parole. Si tout se déroule bien, on va célébrer la noce dès ce soir.

Lisette fort : Dès ce soir !

Pantalon : Tais-toi idiote. Tu pourrais nuire à mon projet.

Lisette : Pourquoi faut-il garder le secret ? La dame est-elle si convoitée ?

Pantalon : Elle est un pur joyau.

Lisette : Et vous qui avez de l’affection pour les richesses. Ah, je vous connais, c’est une de ces riches veuves que tous les hommes célibataires tentent de séduire.

Pantalon : Nous ne parlons pas d’une veuve.

Lisette : La fille d’un riche bourgeois alors ?

Pantalon : Sa famille n’est pas particulièrement riche. Mais cesse de jouer l’inquisitrice. Tu ne le sauras pas.

Lisette : Très bien. J’arrête mon enquête et je ne saurai pas que vous allez vous marier avec la fille du bourgmestre.

Pantalon : La fille du bourgmestre, jamais. Elle est si peu avenante, elle ne trouvera jamais de mari.

Lisette : Ou bien Agathe, l’aînée du marchand de tissus.

Pantalon : Tout de même, n’exagère pas. Agathe est bossue, bègue et en plus elle louche.

Lisette : Mais à votre âge, vous n’allez tout de même pas épouser la belle Angélique, la fille du Capitaine.

Pantalon en ce grattant la nuque : Eh Non.

Lisette : Mais qu’est-ce que ces hésitations et ce tremblement dans votre voix. Je connais vos manières ; lorsque vous vous grattez la nuque, c’est que vous mentez.

Pantalon : Il se fait tard et on vous attend à la cuisine, laissez-moi maintenant.

Lisette : Pas avant que vous m’ayez affirmé sans l’ombre d’un doute que ma très chère Angélique ne fait pas partie de vos desseins.

Pantalon qui tente de se ressaisir, mais qui va de nouveau se gratter la nuque : Pas du tout, celle qui deviendra ma femme vous est totalement inconnue, car elle vient d’une autre ville que la nôtre.

Lisette : J’ai peine à vous croire. Vous vous êtes gratté une fois de plus. Maintenant, avouez !

Pantalon : Je suis ton maître.

Lisette : Et moi votre servante et il est du devoir d’une servante d’aller au-devant de son maître lorsqu’il s’apprête à faire un faux pas.

Pantalon : Cela ne te concerne pas.

Lisette : Cela me concerne, car Angélique est une amie très précieuse. Et j’en suis maintenant convaincue, vous complotez pour l’épouser.

Pantalon : Ah ! Impertinente que tu es. Tu m’as fait dire ce que je m’étais juré de ne pas dévoiler avant ce soir afin de ne pas compromettre mes chances. Je ne voudrais surtout pas que ma promise l’apprenne avant que le temps soit venu.

Lisette : Elle ne le sait pas encore !

Pantalon : Son père revient d’un court voyage en fin de journée. Il lui annoncera alors la bonne nouvelle.

Lisette : Bonne nouvelle vous dites ! Laissez-lui au moins la liberté d’en juger par elle-même.

Pantalon : Mais, maintenant que tu es au courant, le secret va te brûler la langue et tu ne manqueras pas de le recracher. Ensuite, la rumeur va se répandre plus rapidement qu’un tas de plumes au grand vent. Je peux dire adieu à une vieillesse douce et mielleuse.

Lisette : Ne vous inquiétez pas, je ne dirai rien.

Pantalon : Ah bon.

Lisette : Assurément.

Pantalon : Je me permets d’en douter.

Lisette : Motus et bouche cousue.

Pantalon : Voilà que tu deviens sensée et obéissante. J’en suis bien content.

Lisette : À une seule et unique condition : que vous me remboursiez mes deux piastres.

Pantalon : Je me suis réjoui trop vite. Tu auras beau la maquiller, ta perfidie réapparaîtra toujours.

Lisette : C’est à prendre ou à laisser.

Pantalon en fouillant dans sa bourse : Je comprends que je n’ai guère le choix.

Lisette : Pour une fois que je tiens les rennes.

Pantalon fait le geste difficile de donner deux piastres à Lisette.

Lisette : Et deux de plus en intérêt.

Pantalon : En intérêt, il ne s’est même pas passé une heure.

Lisette : Vous refusez ?

Pantalon : Je résiste à cette extorsion.

Lisette plus fort : Bien. Oyez ! Oyez ! Tout le monde. Ce soir…

Pantalon : Vas-tu te taire. C’est bon. Voici tes deux autres piastres. Quel chantage. Tu es sans scrupule.

Lisette : Pourquoi avoir des scrupules lorsqu’on voit son maître, un vieux roseau sec, vouloir cueillir une toute jeune pousse, une fleur, pucelle de surcroît.

Pantalon : Oh oh ! Attention, ne prends pas trop tes aises et garde du respect pour ton maître.

Lisette : Mais je vous rends service. J’exprime tout haut et sans embarras ce que l’on murmurera bientôt dans votre dos. Quelle idée de choisir une épouse si jeune.

Pantalon : C’est que je veux un héritier.

Lisette : Un héritier ?

Pantalon : Absolument. Je n’ai point de fils et je désire qu’après mon départ, un héritier reprenne mes affaires, continue mon oeuvre. Et ce n’est pas une vieille pouliche pleine de poils qui me donnera un fils.

Lisette : Avoir un héritier. Voilà des sentiments nobles que je ne vous connais guère. Tout de même, vous devriez y songer deux fois avant de commettre cette bêtise. Vous risquez de vous attirer des ennuis.

Pantalon : J’y réfléchis, ne t’inquiète pas. Avant que tu ne m’interrompes, j’allais justement consulter le Docteur et le Philosophe à ce sujet et je m’attends bien à ce qu’ils dissipent mes doutes.

Lisette : Du moment que vous les payez bien, ils le feront.

Pantalon : Qu’est-ce que tu insinues ?

Lisette : Ah rien. Ne vous attardez plus, je retourne à mon travail. J’espère seulement qu’ils sauront bien vous conseiller.

Lisette retourne vers la maison.

Pantalon en aparté : Puis-je lui faire confiance ? Je n’en suis pas certain, mais elle sait que si elle me trahit, je la punirai sévèrement. Cela devrait suffire. N’en demeure pas moins qu’elle a nourri ce doute qui me hante et m’obsède. Mais, je crois qu’une bonne discussion avec le Docteur et le Philosophe viendra à bout de mes dernières craintes. Oh très douce Angélique, dès ce soir, ta beauté et ta grâce agiront comme un baume sur ma triste existence. Pourvu que tout se passe comme prévu.

Il quitte. Lisette revient.

Lisette : Le pauvre, le voilà qu’il court à sa perte. Quelle mouche l’a piqué ? Lui qui habituellement protège jalousement son argent, il est maintenant prêt à le répandre pour une histoire de sentiments. C’est à n’y rien comprendre. Mais il m’a traité de voleuse et il me fait constamment subir ses foudres et ses états d’âme. Vous avez entendu, moi, une voleuse. C’est certain qu’il m’arrive de ramasser quelques sous tombés en arrière d’un meuble ou au fond d’une armoire, je considère cela comme un pourboire. Avec lui, oubliez les récompenses, ce vieux pingre ignore totalement ce qu’il en est. Je devrais profiter de la situation pour me payer une petite revanche. Seulement, il ne manquera pas de me punir ou même de me battre si je me place en travers de ses plans. Et que penser de l’infortunée Angélique qui ignore encore qu’elle devra partager la destinée de ce funeste personnage. Ah non, vieille canaille, tu ne toucheras pas à un cheveu de ma chère amie. J’en fais le serment et je m’en vais de ce pas la rejoindre afin de trouver toutes les combines possibles pour lui éviter ce supplice.

Elle sort. Fin de la scène de ce texte de théâtre commedia dell’arte

 

Scène 2 de ce texte de théâtre commedia dell’arte : Pantalon et le Docteur

Le docteur en marchant et en prenant de grandes respirations. Pantalon arrive, haletant.

Pantalon : Ah Docteur, votre gouvernante m’a suggéré de suivre le grand chemin, car c’est ici que tous les jours vous prenez votre promenade de santé.

Docteur : Je vous prie de ne pas interrompre mes respirations.

Pantalon : Bien sûr.

Le docteur prend trois bonnes respirations et s’arrête.

Pantalon : En fait, si je tenais tant à vous consulter, c’est que…

Docteur : Attendez, il m’en reste encore une.

Le Docteur prend une dernière grande respiration.

Docteur : Mens sana in corpore sano (un esprit sain dans un corps sain).

Pantalon qui n’a pas saisi : Absolument… Comme je vous le mentionnais, si je tiens tant à vous consulter, c’est que j’apprécierais grandement bénéficier de votre avis à propos d’une question d’ordre morale.

Docteur : Il faut que vous soyez lourdaud et bien mal poli, mon ami pour que vous m’abordiez sans ôter votre chapeau.

Pantalon : Pardonnez-moi, dans l’excitation du moment, je ne songeais pas à ce que je faisais. Mais je sais bien que vous êtes galant homme.

Docteur : Savez-vous d’où vient l’expression « Galant homme » ?

Pantalon : Ma foi, qu’elle vienne de Bordeau ou de Strasbourg, je ne m’en soucie guère.

Docteur : Sachez que l’expression « galant homme » vient d’élégant ; prenant le G et l’A de la dernière syllabe, cela fait GA, et puis prenant L, ajoutant un A et les deux dernières lettres, cela fait « galant », et puis ajoutant « homme », cela fait « galant homme ». Mais encore, pour qui me prenez-vous ?

Pantalon : Je vous prends pour un docteur. Or, parlons un peu de l’affaire qui me tracasse…

Docteur : Sachez auparavant que je ne suis pas seulement UN docteur, mais que je suis une, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit, neuf, et dix fois docteur. Premièrement parce que l’unité est la base de tous les nombres, aussi, moi, je suis le premier de tous les docteurs, le docte des doctes.
Deuxièmement parce qu’il y a deux facultés nécessaires pour la connaissance de toutes choses : le sens et l’entendement ; et comme je suis tout sens et tout entendement, je suis deux fois docteur.

Pantalon : D’accord, c’est que…

Docteur : Troisièmement parce que le nombre trois est celui de la perfection ; et comme je suis parfait, et que toutes mes productions le sont aussi, je suis trois fois docteur.

Pantalon : Hé bien ! Monsieur le Docteur…

Docteur : Quatrièmement parce que la philosophie a quatre parties : la logique, la morale, la physique et la métaphysique ; et comme je suis parfaitement versé en elles, je suis quatre fois docteur.

Pantalon : Que diable ! Je n’en doute pas. Écoutez-moi donc.

Docteur : Cinquièmement parce que l’être humain est doté de cinq sens : la vue, l’odorat, l’ouïe, le goûter et le toucher ; et comme j’ai rédigé un traité sur chacun d’eux, je suis cinq fois docteur.

Pantalon : Mais, je n’aurais pas assez de patience.

Docteur : Sixièmement parce que le nombre six est le nombre du travail ; et comme je travaille incessamment pour ma gloire, je suis six fois docteur.

Pantalon : Ho ! Je n’insiste plus. Parlez tant que vous voudrez.

Docteur : Septièmement parce que le nombre sept porte chance et que je suis né sous une bonne étoile le sept du septième mois à la septième heure, je suis sept fois docteur. Huitièmement parce qu’il existe huit niveaux de conscience que je contrôle parfaitement. Neuvièmement parce qu’il y a neuf muses et que je suis également chéri d’elles. Dixièmement parce que dix est le nombre universel qui inclue tous les autres et qui demeure l’ultime raison pourquoi je suis une, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit, neuf et dix fois docteurs.

Pantalon : Mais que diable ! Je croyais avoir déniché un homme savant qui me porterait conseil, mais je trouve un baratineur insensé qui s’amuse à compter les vertus. Hé ho ! Écoutez-moi. Je ne suis point homme à vous faire perdre votre temps et si vous daignez examiner mon affaire, je vous donnerai ce que vous voudrez, de l’argent, si vous le désirez.

Docteur : De l’argent.

Pantalon : De l’argent.

Docteur : Vous me prenez donc pour une âme mercenaire, un homme à qui l’argent fait tout faire. Sachez, mon ami, que vous me donneriez une bourse pleine de pièces d’or, et que cette bourse serait dans un riche coffret, ce coffret dans un appartement agréable, cet appartement dans un château pompeux, ce château dans une citadelle imprenable, cette citadelle dans une ville célèbre, cette ville dans une province opulente, cette province dans un empire puissant. Sachez que je balaierai cette bourse du revers de la main.

Pantalon : Mille pardons. Je ne cherchais pas à vous offenser.

Docteur : Errare humanum est (l’erreur est humaine).

Pantalon : Oui… Si vous le permettez, je vous confie donc mon souci.

Docteur : Une autre fois, vos maladresses ont bouleversé le cours de mes respirations, je me vois dans l’obligation de recommencer ma promenade salutaire.

Pantalon : Mais je comptais grandement sur votre avis. Mon affaire pourrait en souffrir.

Docteur : Alea jacta est.  (le sort en est jeté)

Le Docteur reprend ses respirations et repart.

Pantalon : Ma foi, je me suis mépris. J’ai cru à tort que l’habit de médecin attestait de son bon sens. Au moins, il ne m’en aura rien coûté. Je présume que j’aurai davantage de succès avec le Philosophe. Il faut l’espérer.

Il quitte. Fin de la scène de ce texte de théâtre commedia dell’arte.

 

Scène 3 : Lisette et Angélique

Les deux femmes arrivent. Angélique, dans les brumes de l’amour, tient un papier dans le creux de sa main, tandis que Lisette est visiblement énervée.

Angélique : Je remercie le ciel que ma mère ait accepté de me laisser sortir en ta compagnie. Enfin, je peux me promener sans Mme Bubon, ma suivante qui est si prévenante et si encombrante.

Lisette : Madame votre mère me fait confiance, car elle sait à quel point vous m’êtes chère, que jamais je ne laisserai quiconque vous faire du tort et que je vous protégerai même contre vos propres étourderies. Je suis d’ailleurs disposée à mettre ma situation en péril pour vous révéler une intrigue qui vous concerne au plus…

Angélique : Oh Lisette. J’ai moi aussi une confidence à te faire. Un événement inespéré s’est produit. Et je m’en porte si bien, je me sens si légère.

Lisette : Profitez du moment, car la nouvelle que je veux vous apprendre est plutôt lourde à porter.

Angélique : Aucun fardeau ne pourra atténuer mon contentement.

Lisette : Je suis désolée de briser vos illusions, mais pendant que nous parlons vainement, on complote pour obtenir votre main.

Angélique : Je sais.

Lisette : Vous le savez déjà ! Pourtant, il m’a dit que vous l’ignoriez encore.

Angélique : J’en ai eu l’intuition.

Lisette : Et vous ne semblez pas du tout incommodée par cette idée.

Angélique : Au contraire, j’en suis flattée.

Lisette qui demeure quelque temps béate : Flattée ?  Vous me surprenez. Comme c’est inattendu.

Angélique : Pourquoi cet embarras ? Voilà enfin un bon parti.

Lisette : Je n’en suis pas convaincue.

Angélique : Sa fortune est appréciable.

Lisette : Certes, mais est-ce suffisant ?

Angélique : Il a d’autres atouts.

Lisette : Ce n’est plus un jeune premier.

Angélique : Mais il a du charme.

Lisette : Lui, du charme. Il en a autant qu’une béquille. Je crois que vous ne l’avez pas examiné de près.

Angélique : Oh que si. J’ai même senti son souffle dans mon cou et son nez ce nez si si charmant m’effleurer la nuque. Sur le moment, j’en suis tombé amoureuse.

Lisette : Du nez ou du bonhomme ?

Angélique qui rit un peu : Que dis-tu là ?

Lisette : Ma foi, vous n’êtes pas très exigeante.

Angélique : Serais-tu jalouse ?

Lisette : Pas le moins du monde. Je n’ai même pas une pincée de convoitise. Il faut comprendre que je dois l’endurer matins et soirs.

Angélique : Tu le fréquentes autant ?

Lisette : Bien sûr, comment faire autrement ?

Angélique : Ah bon. Moi, je l’avais rencontré à plusieurs reprises sans m’émouvoir, mais cette soudaine promiscuité m’a plongé dans un tel état d’excitation, j’en fus profondément bouleversée.

Lisette : Jamais je n’aurais pu imaginer qu’une femme puisse être soudainement conquise par mon maître Pantalon.

Angélique : Qu’est-ce que Monsieur Pantalon vient faire dans tout cela ?

Lisette : J’étais venu vous prévenir que mon maître projetait de vous épouser dès ce soir, mais j’ai cru comprendre que vous aviez déjà découvert la machination et que vous y étiez à votre aise.

Angélique : Mais le prétendant dont je te parle depuis tout à l’heure est Léandre, le parfumeur. Celui qui a un commerce près de la grande place.

Lisette : Ah, voilà que tout s’éclaire. Nous avons confondu l’un avec l’autre. Je dois avouer que je préfère vous savoir dans les vapeurs du parfumeur que dans les effluves de transpiration de mon maître.

Angélique toujours dans les brumes de l’amour ne prête pas attention aux propos de Lisette.

Angélique : Léandre est un parti parfait pour moi. Tu sais comme j’affectionne les parfums. Tous les mercredis, je me rends à la parfumerie avec ma suivante bien entendu. Mais, ce matin, il s’est passé un incident troublant.

Léandre entre. Il n’est que la représentation de Léandre.

Angélique : Alors que Mme Bubon était absorbée par une futile conversation avec Mme Ragault, Léandre s’est approché de façon plutôt inhabituelle. Il a délicatement déposé ses mains sur mes hanches…

Léandre met les mains sur les hanches d’Angélique.

Angélique : Sur le coup, j’ai été outrée. Puis, il a murmuré à mon oreille…

Léandre : J’ai une fragrance tout indiquée pour vous, Mademoiselle Angélique.

Angélique : Il a agité une fiole sous mon nez, l’odeur m’a envoûté. J’ai cru défaillir. Il a versé quelques gouttes sur ma nuque, c’est alors que j’ai eu conscience de sa respiration fébrile et de son nez qui me caressait. Soudainement, Mme Bubon s’est retournée pour jeter un oeil et Léandre a repris une distance raisonnable.

Léandre s’éloigne d’Angélique et quitte.

Lisette : Voilà une belle scène de séduction, mais je n’y perçois point de promesse de mariage.

Angélique : Ce court moment d’exaltation m’a complètement secouée . Je suis sorti en trombe de la boutique avec, à mes trousses, Mme Bubon qui ne comprenait rien de la situation. J’ai gagné ma chambre pour m’y réfugier. Plus tard dans la matinée, un jeune garçon m’a apporté une missive. C’était Léandre qui persistait dans sa démarche.

Angélique ouvre la main pour laisser découvrir un bout de papier. Lisette s’empare du message qu’elle lit.

Lisette : Chère Angélique, veuillez me pardonner mon audace. Mais ces quelques secondes d’extase furent inoubliables. La peur de ne plus jamais vous revoir me tourmente. Je suis prêt à tout pour prolonger indéfiniment cet instant de pure grâce. Votre chevalier servant et admirateur dévoué à jamais, Léandre.

Angélique en reprenant le message : Il est prêt à tout, tu entends.

Lisette : Tant mieux, car nous aurons probablement besoin de son secours pour contrecarrer les plans de mon maître Pantalon.

Angélique : Encore lui, pourquoi me le ramènes-tu constamment ?

Lisette : Parce que vous allez l’épouser dès ce soir.

Angélique : Quoi ?

Lisette : Vous n’avez donc pas saisi. J’ai pris un risque incroyable pour vous prévenir que mon maître a conclu une entente avec vos parents. Tout doit se régler rapidement.

Angélique se laisse presque tomber, mais Lisette la retient.

Angélique : Ah non, c’est impossible. Tout s’écroule.

Lisette : Ne vous effondrez pas. Relevez-vous, l’heure est à la riposte.

Angélique : Je n’arrive pas à croire que mon père ait accepté cela.

Lisette : Mon maître est fort habile pour détourner, avec son argent, les meilleures intentions. Voilà pourquoi il agit avec hâte. De même, il sera trop tard lorsque votre père constatera son erreur.

Angélique : Quel malheur ! Moi, mariée à ton stupide maître alors que je tiens la clé de mon bonheur entre mes mains.

Elle montre le message.

Lisette : Il est encore temps de raisonner votre père.

Angélique : Il va rentrer seulement à la fin de la journée.

Lisette : Alors nous l’attendrons devant votre demeure.

Angélique : C’est peine perdue. Mon père, le Capitaine, est un militaire et il accorde une importance capitale à son honneur. Il ne reviendra pas sur sa décision.

Lisette : Il suffit de trouver les arguments qui le convaincront, qui réussiront à l’émouvoir.

Angélique : Il restera de marbre. Je l’entends déjà me répéter : « Tu feras selon ma volonté ou tu ne le feras point ». Et je devrai attendre jusqu’à ma majorité, à 25 ans, pour me marier selon mes aspirations.

Lisette : Et devenir vieille fille, vous ne méritez pas cela.

Angélique : Voilà une bien triste journée. Un doux soleil s’est levé sur un amour naissant et va se coucher sur une nuit longue et froide.

Lisette : Si on ne peut faire bouger votre père, il faut alors ébranler la détermination de mon maître.

Angélique : Autant rêver, comment une modeste domestique et une jeune fille sans ressource pourraient-elles tenir tête à un homme rusé et influent comme Monsieur Pantalon ?

Lisette : Surtout, ne sous-estimez pas notre valeur. Nous sommes négligés, soit. Tournons plutôt ce fait en avantage. On ne nous verra pas venir.

Angélique : Je voudrais partager ta confiance, mais je suis prise au piège et pour m’en délivrer, il ne faudrait rien de moins que de la magie.

Lisette : Voilà la solution ! De la magie.

Angélique : Qu’est-ce que tu racontes ?

Lisette : Écoute, mon maître est certes rusé, mais je connais son point faible ; il est angoissé et inquiet au moindre détail qui menace sa personne ou sa fortune. Il suffit donc de lui laisser entrevoir quelques sinistres perspectives pour le troubler.

Angélique : Comment penses-tu y parvenir ?

Lisette : Avez-vous dans votre garde-robe une vieille cape et des bandages ?

Angélique : Fort probablement. Que comptes-tu en faire ?

Lisette : Cette manoeuvre est quelque peu farfelue, mais notre proie ne l’est pas moins. Venez, nous n’avons pas de temps à perdre.

Angélique : Tu es certaine ?

Lisette : À moins que vous ayez une meilleure idée.

Angélique hausse les épaules en signe d’impuissance.

Lisette : Alors, dépêchez-vous.

Elles quittent rapidement. Fin de la scène de ce texte de théâtre commedia dell’arte.

 

Scène 4 de ce texte de théâtre commedia dell’arte : Pantalon et le Philosophe

Le philosophe entre en lisant un livre. Pantalon arrive.

Pantalon : Pardonnez-moi. Êtes-vous celui qu’on appelle le Philosophe ?

Philosophe : Cogite ergo sum ( je pense donc je suis).

Pantalon en aparté : Maudit latin ! Pourquoi dit-on que cette langue est morte ? Du moins, à l’entendre s’exprimer ainsi, je suis convaincu de tenir mon homme.

Pantalon au Philosophe : Je me nomme Pantalon

Philosophe : Qu’attendez-vous de moi, Seigneur Pantalon ?

Pantalon : Monsieur le Philosophe, j’aurais besoin de votre avis…

Philosophe : A priori, je me dois de vous prévenir que mes consultations ne sont pas gratuites. J’insiste pour être payé à ma juste valeur. En avez-vous seulement les moyens ?

Pantalon en brassant sa bourse : J’aime à dire que je suis un homme de biens, ah, ah, ah ! Et du bien, je n’en manque point.

Philosophe : Parfait, je suis tout ouïe.

Pantalon à part : Ah ! Voilà qui va mieux. Il écoute le monde, celui-là.

Pantalon au Philosophe : Comme je vous le mentionnais, c’est à propos d’une affaire quelque peu délicate et je suis venu ici pour cela.

Philosophe : Seigneur Pantalon, changez, s’il vous plaît, cette façon de parler. Notre philosophie ordonne de ne point énoncer de proposition décisive et de suspendre toujours son jugement. Pour cette raison, vous ne devez pas dire, je suis venu, mais, il me semble que je suis venu.

Pantalon : Il me semble ?

Philosophe : Oui.

Pantalon : Parbleu ! Il faut bien qu’il me le semble, puisque cela est.

Philosophe : La réalité trompe parfois les sens. Une action peut sembler se dérouler, sans que la chose soit véritable.

Pantalon : Comment ! Il n’est pas vrai que je suis venu ?

Philosophe : Cela est incertain, et nous devons douter de tout.

Pantalon : Quoi ! Je ne suis pas ici, et vous ne me parlez pas ?

Philosophe : Il m’apparaît que vous êtes là, et il me semble que je vous parle ; mais il n’est pas assuré que cela soit.

Pantalon : Vous vous moquez de moi. Me voilà, et vous voilà bien nettement, et il n’y a point de « me semble » à tout cela. Laissons ces subtilités et parlons de mon affaire. Je viens vous dire que j’ai envie de me marier.

Philosophe : Je n’en sais rien.

Pantalon : Mais, je vous le dis.

Philosophe : Il se peut.

Pantalon : La fille que je veux prendre est fort jeune.

Philosophe : Il n’est pas impossible.

Pantalon : Ferais-je bien ou mal de l’épouser ?

Philosophe : L’un ou l’autre.

Pantalon à part : Ah non, celui-ci joue une autre musique, mais elle est tout aussi désagréable.

Pantalon au Philosophe: Je vous demande tout simplement si je ferai bien d’épouser la fille dont je vous parle.

Philosophe : C’est selon.

Pantalon : Ferais-je mal ?

Philosophe : Cela reste à déterminer.

Pantalon : De grâce, répondez-moi comme il faut.

Philosophe : C’est mon dessein.

Pantalon : J’ai une grande inclination pour la fille.

Philosophe : Peut-être.

Pantalon : Elle me donnera un héritier. Sinon, à mon décès, mon bien ira au fils de ma soeur, un vaurien, un blanc-bec qui ne cesse de me railler et qui colporte mille mensonges à mon sujet.

Philosophe : Il se pourrait.

Pantalon : Vu mon âge, en épousant la jeune fille, je crains d’être cocu.

Philosophe : La chose est faisable.

Pantalon : Qu’en pensez-vous ?

Philosophe : Il n’y a pas d’impossibilité.

Pantalon : Mais que feriez-vous, si vous étiez à ma place ?

Philosophe : Je ne sais pas.

Pantalon : De grâce, que me conseillez-vous de faire ?

Philosophe : Ce qu’il vous plaira.

Pantalon : J’enrage !

Philosophe : Je m’en lave les mains.

Pantalon : Va au diable vieux rêveur ! Je vais te tenir un tout autre discours moi.

Philosophe : Il en sera ce qui pourra.

Pantalon qui ramasse un bâton : Chien de philosophe, regarde mes arguments comme ils sont percutants.

Il donne des coups de bâton au Philosophe.

Philosophe : Ah ! ah ! ah !

Pantalon : Tiens te voilà payé à ta juste valeur pour ton charabia, et me voilà content.

Philosophe : Comment ! Quelle insolence ! M’outrager de la sorte, avoir eu l’audace de battre un philosophe comme moi !

Pantalon : Corrigez, s’il vous plaît, cette manière de parler. Il faut douter de toutes choses. Vous ne devez pas dire que je vous ai battu, mais qu’il vous semble que je vous ai battu.

Philosophe : Voilà maintenant que j’ai des marques sur ma personne et deux grosses bosses sur la tête.

Pantalon : Il vous apparaît que vous avez des marques et des bosses ; mais il n’est pas assuré que cela soit.

Philosophe : Je risque l’aphasie et peut-être même de devenir impotent.

Pantalon : L’un ou l’autre.

Philosophe : Ah ! Je vais me plaindre aux gendarmes des coups que j’ai reçus.

Pantalon : Je m’en lave les mains.

Philosophe : Ils feront une enquête.

Pantalon : Il se peut.

Philosophe : Il verront que c’est toi qui m’as traité ainsi.

Pantalon : Il n’y a pas d’impossibilité.

Philosophe : J’aurai un décret contre toi.

Pantalon : Je n’en sais rien.

Philosophe : Et tu seras condamné en justice.

Pantalon : Il en sera ce qui pourra.

Philosophe en quittant : Homo homini lupus (l’homme est un loup pour l’homme) Post mortem nihil est (Après la mort, il n’y a rien) Si vis pacem, para bellum (Si tu veux la paix, prépare la guerre) Finis coronat opus (La fin justifie les moyens).

Pantalon : C’est ça, va raconter ton latin aux gendarmes. Comme ça, je n’ai point d’inquiétude, car ils ne comprendront rien à tes accusations. Me voilà guère plus avancé dans ma démarche. J’ai gaspillé cet après-midi à bavarder avec des perroquets savants. Et leurs mots d’esprit m’ont donné des maux de tête. Que faut-il faire maintenant ? Le temps s’écoule et ne me laisse aucun choix : je dois demeurer dans mes intentions.

Il quitte.

Pour obtenir la fin de l’histoire, achetez ce texte de théâtre commedia dell’arte

 

Tableau des répliques Mariage arrangé

Tableau des répliques par personnage et par scène de ce texte de théâtre commedia dell’arte

Je travaille pour une école du Québec

Les écoles publiques et privées qui relèvent du ministère de l’Éducation du Québec peuvent obtenir les textes de théâtre sans frais grâce à un programme de droits de reprographie géré par Copibec.

Il faut une adresse courriel officielle d’un centre de service scolaire ou d’une école privée pour profiter de ce programme. Les élèves ne peuvent demander directement un texte.

Le nombre de pièces auxquelles vous avez droit annuellement peut être limité.

Chaque demande est analysée et vérifiée. Nous tentons de répondre dans un délai de deux jours ouvrables.

Je veux comprendre le droit d’auteur

Il faut d’abord savoir que le droit d’auteur est multiple.

Le droit de reprographie

Lorsque vous distribuez un texte à des comédiens et comédiennes, que ce soit de façon imprimée ou électronique, vous devez obtenir l’autorisation de l’auteur et payer des droits. En achetant un texte sur notre site Animagination, vous obtenez automatiquement l’autorisation et les droits, mais pour un projet unique. Le projet doit se réaliser dans un contexte amateur ou scolaire. Pour le domaine professionnel, il faut plutôt s’entendre avec l’auteur.

Notez que la procédure est différente pour les écoles du Québec. Consulter la section Je travaille pour une école du Québec.

Le droit de représentation

Que la ou les représentations soient gratuites ou qu’il y ait des droits d’entrée, vous devez vous procurer des droits de représentation pour respecter le droit d’auteur. Il n’existe que deux types d’exception : dans un milieu éducatif où l’audience est composée uniquement d’élèves (aucun parent) et à l’intérieur d’une cellule familiale où aucun étranger n’est invité.

Sur le site Animagination, vous pouvez vous procurer les droits de représentation lors de l’achat du texte ou revenir plus tard lorsque la ou les dates de représentation sont déterminées. Il est fortement conseillé de vous procurer ces droits avant les représentations.

Rappelez-vous que les droits d’auteur sont les seuls revenus de l’écrivain. C’est ce qui lui permet de continuer à écrire de belles histoires pour les jeunes.

Le droit moral

L’auteur a droit au respect de son œuvre. Elle ne peut être modifiée ou adaptée sans son consentement. Cependant, pour les textes du site Animagination vous n’avez pas besoin d’autorisation pour les modifications suivantes : changement d’un nom de lieu, transformation du genre d’un personnage, changement d’une expression qui n’est pas commune à l’endroit où la pièce est présentée. Aussitôt que vous transformez complètement une réplique, vous devez communiquer avec l’auteur.

Pour plus de détails, consultez notre Foire aux questions au bas de chaque page de la section Textes de théâtre.

Ce texte est fortement inspiré d’un feuillet d’information de la Société québécoise des auteurs et autrices dramatiques (SoQAD).