Mets-toi dans ma peau

De Luc Boulanger

Résumé

Lors de sa première journée à l’école, un élève étranger est confronté à un milieu marqué par la ségrégation; des tensions sont palpables entre les différents groupes de jeunes. Afin de désamorcer cette situation, il utilise un bracelet magique doté du pouvoir d’interchanger les esprits des personnes. Ainsi, plusieurs jeunes se retrouvent dans la peau d’un autre, une expérience qui transformera radicalement leur perception de la réalité.

Cette pièce engageante offre une réflexion profonde sur l’intimidation avec des personnages proches du vécu des jeunes. Le texte a été conçu à l’origine pour la Semaine de la Non-Violence organisée par l’organisme communautaire La Ruche Vanier.

Fiche technique

  • Style/Thème : Comédie avec message social sur l'intimidation et le phénomène des gangs
  • Lieu : Une cour d’école
  • Nombre de comédiens : 9
  • Durée : 25 min. (18 pages)
  • Âge : 8 à 13 ans
  • Niveau : Débutant, Intermédiaire

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Informations générales

Théâtre Animagination

Extrait de la pièce

Mets-toi dans ma peau

Texte de théâtre sur l’intimidation de Luc Boulanger

 

Les personnages

Justin : Un jeune garçon étranger
Émilie : Une fille gentille, un peu téteuse, représentante de classe.
Kevin : Un petit bum, vedette de l’école.
Marilyn : Une fille qui trippe sur les gars, entre autres sur Kevin.
Antoine : Le Souffre-douleur de la bande.
Maxime : Un skateux, suiveux de Kevin.
Samuel
Guillaume
La mère de Justin : on entend uniquement la voix.

 

Environnement

Il n’y a pas de décor, seulement des effets d’éclairage pour signifier les changements de lieu. Il n’y a pas de costume, si ce n’est quelques éléments pour identifier les différents types de jeunes : skate, walkman, calottes, gilet de groupe rock. Vous aurez seulement besoin d’un bracelet spécial.

Les scènes où il y a des sauts dans le temps sont séparées par des morceaux de musique représentatifs des jeunes.

Ce texte de théâtre sur l’intimidation est protégé par les lois sur le droit d’auteur. Avant de le reproduire (le photocopier), le présenter devant public ou le publier sur papier ou de façon électronique, assurez-vous d’avoir les autorisations requises. 

Scène un : Justin et sa mère

Musique. Justin arrive avec différents vêtements. Il les regarde attentivement.

Voix de la mère : Justin ! Justin !

Justin : Qu’est-ce qu’il y a ?

Voix de la mère : Dépêche-toi mon grand !

Justin : Oui ! Oui !

Voix de la mère : C’est ton premier jour dans cette école, ça serait dommage que tu arrives en retard.

Justin : Justement, je dois faire bonne impression. Voilà pourquoi je choisis bien mes vêtements.

Voix de la mère : Je comprends, mais il faudrait quand même que tu te dépêches.

Justin : T’as raison.

Justin regarde les vêtements.

Justin : Bon, si je mets mon gilet de basket, ils vont me prendre pour un sportif. Si j’enfile un t-shirt de groupe de musique, ils peuvent penser que je suis un rocker. Si j’ai des pantalons qui traînent par terre, je passe pour un skateux. Si je garde mes lunettes rondes, ils pourront dire que je suis une bolle. C’est pas facile d’être neutre. Je ne veux pas être identifié à rien, donc je garde mon t-shirt uni.

Voix de la mère : Justin !

Justin : Je sais, je pars là.

Voix de la mère : Tu sais que tu as une mission très importante.

Justin : J’ai l’impression que la partie ne sera pas facile.

Voix de la mère : Bon courage mon grand.

Justin : T’en fais pas. Ça va bien aller. Comme d’habitude.

Justin sort avec un sac. Musique pour la fin de scène de ce texte de théâtre sur l’intimidation.

 

Scène 2 de ce texte de théâtre sur l’intimidation : Antoine, Maxime et Justin

Samuel et Guillaume passe en jasant. Ensuite, Antoine sort sa tête sur le côté. Il n’y a personne, alors il avance sur scène en regardant un peu partout. Tout d’un coup, Maxime, passe rapidement en skate et vole la calotte d’Antoine. Maxime s’arrête à l’autre bout de la scène.

Antoine : Aie, donne-moi ma calotte !

Maxime : Viens la chercher Antoine ! Ah ! Ah !

Maxime repart. Antoine est frustré. Justin arrive et se dirige vers Antoine.

Justin : Salut ! Est-ce que ça va ?

Antoine : Han ? Eh, oui.

Antoine a encore l’air préoccupé.

Justin : C’est certain ?

Antoine : Certain.

Justin lui tend la main.

Justin : Moi, c’est Justin.

Antoine dévisage Justin.

Antoine : Est-ce que tu fais partie de la gang à Kevin Drolet ?

Justin : Non, moi je fais partie d’aucune gang. Je suis nouveau. C’est ma première journée à l’école.

Antoine visiblement soulagé : Ouf !

Justin : Tu m’as toujours pas dit ton nom.

Antoine : Eh, moi, c’est Antoine.

Justin lui donne une tape sur l’épaule. Antoine reste un peu surpris. Il regarde à gauche et à droite.

Justin : On pourrait s’en aller à l’école ensemble.

Antoine : C’est mieux pas.

Justin : Comment ça ?

Antoine : C’est que je prends un chemin spécial. Je passe par la ruelle pis je coupe par la cour du bonhomme Giroux. Il faut que je saute deux clôtures.

Justin : Pourquoi tu fais ça ?

Antoine : Il faut que je réussisse à me rendre à l’école sans me faire pincer par Kevin Drolet.

Justin : Si je comprends bien, il te fait peur ce Kevin Drolet !

Antoine : Tu peux le dire.

Justin : Alors tu dois agir, tu dois faire quelque chose.

Antoine regarde vers le côté.

Antoine : T’as raison. Je dois me grouiller, alors je me sauve.

Il part aussitôt.

Justin : Attends ! Ce n’est pas ce que je voulais dire.

Mais Antoine n’est plus là. Fin de la scène de ce texte de théâtre sur l’intimidation.

 

Scène 3 : Émilie, Kevin , Maxime et Justin

Émilie arrive et se dirige vers Justin.

Émilie : Allo ! Est-ce que c’est toi Justin ?

Justin : Oui, tu connais mon nom ?

Émilie : Le prof nous a dit qu’on aurait un nouveau aujourd’hui. J’imagine que c’est toi.

Justin : T’as bien deviné.

Émilie : Moi, c’est Émilie. Je suis la représentante de la classe. Je tiens à te souhaiter la bienvenue.

Justin : C’est gentil, merci.

Émilie : Tu vas voir. On a une école super. Tout le monde est cool.

Justin : Ça l’air à ça. J’ai déjà fais la connaissance d’Antoine, mais je comprends pas trop pourquoi. Il est parti subitement.

Émilie : Antoine est bizarre. Laisse-le faire. Personne s’en occupe.

Justin : Il faudrait plutôt s’en occuper. Il a l’air d’avoir des problèmes.

Émilie qui change de sujet : J’organise un party samedi soir. Tu pourrais venir. Ça va te permettre de connaître le monde.

Justin un peu surpris : Je sais pas quoi dire.

Émilie : Ben, dis oui.

Justin : Alors, oui.

Subitement, Kevin Drolet arrive suivi de Maxime qui tient la calotte d’Antoine dans ses mains. Kevin s’adresse à Émilie.

Kevin un peu ironique : Bonjour, madame la représentante de la classe. Vous auriez pas vu un certain Antoine passer par ici.

Émilie : Non, pourquoi ?

Kevin prend la calotte des mains de Maxime.

Kevin : On a trouvé quelque chose qui lui appartient et on voudrait lui rendre.

Justin : C’est toi le fameux Kevin Drolet dont tout le monde parle.

Kevin : Oui, c’est moi. Mais, toi, t’es qui ?

Émilie : C’est un nouveau. Il vient juste d’arriver.

Kevin : Ah, je comprends. Madame s’occupe d’accueillir les nouveaux. (à Justin) Méfie-toi d’elle mon cher. Madame est une téteuse. Madame passe son temps à téter tout le monde : les profs, les surveillants, la directrice. En plus, madame se tient avec d’autres mémères qui placotent entre eux-elles. Qui se ressemble, s’assemble.

Émilie : Quand je vous regarde, je vois que c’est vrai.

Kevin : Qu’est-ce que tu veux dire par là ?

Émilie : Rien.

Kevin : T’es mieux.

Kevin regarde Justin de plus près.

Kevin : Coudonc, t’as ben un drôle d’air. D’où est-ce que tu viens ?

Justin : Je viens de très loin.

Kevin : Tu viens d’un autre pays en plus. Mais, qu’est-ce que tu fais ici, dans notre quartier ? Y a pas d’étranger dans le coin. Y a rien que des Québécois. Pourquoi vous n’avez pas choisi un quartier d’immigrés ?

Émilie : Ça c’est une attitude raciste.

Kevin : Je m’excuse. Je ne suis pas raciste. Je pense juste que si tout le monde restait dans son pays. Ça irait mieux dans le monde.

Justin : Moi, je crois qu’on gagne à se connaître et à partager nos savoirs, nos richesses.

Kevin : Partager nos savoirs. Elle est bonne celle-là han Max.

Maxime acquiesce en riant un peu.

Kevin : Écoute bien bonhomme ! On a besoin de rien. Surtout pas d’immigrés comme vous autres qui viennent prendre nos places et qui sont payés à rien faire par le gouvernement.

Justin : Mes parents travaillent.

Kevin : C’est aussi ben. Mais, je t’avertis tout de suite. T’es mieux de te tenir tranquille parce que des étranges comme toi, on aime pas ça icitte. Fait que arrange toi pour ne pas te faire remarquer.

Émilie : Si t’es pas raciste, je me demande bien t’es quoi ?

Kevin : Pis toi madame, tu le protèges. T’es téteuse jusqu’au boutte. À moins que tu veulles t’en faire un chum. C’est ça tu veux sortir avec. Pis un jour vous allez avoir des enfants ensemble, des enfants mongols, des enfants toutes mêlés.

Kevin imite un mongol. Maxime se bidonne.

Émilie : Tu capotes. Salut !

Elle part rapidement.

Maxime à Kevin : Je pense que t’as touché la cible.

Kevin : Je l’ai bien eu. (à Justin) Pis, comment je m’appelle, donc ?

Justin : Kevin Drolet.

Kevin : Tout le monde connaît mon nom.

Maxime : T’es le king, Kevin !

Kevin : Je le sais. (à Justin) Débarrasse maintenant.

Justin s’en va tranquillement en regardant Kevin.

 

Scène 4 de ce texte de théâtre sur l’intimidation : Kevin, Maxime et Marilyn

Maxime : Penses-tu qu’il peut nous faire du trouble ce nouveau-là ?

Kevin : Je le sais pas. Il vaudrait mieux l’avoir à l’il. T’avertiras les autres gars de la gang à son sujet.

Marilyn se pointe.

Marilyn : Kevin, qu’est-ce que tu faisais. Je te voyais pas dans la cour d’école.

Kevin : Je cherche Antoine.

Marilyn : C’est drôle. Je l’ai vu entrer dans l’école par la porte des maternelles.

Kevin : Oui, c’est un petit futé.

Kevin redonne la calotte à Maxime.

Kevin : Maxime, je te donne une mission. Tu vas me retrouver Antoine et tu vas lui dire que s’il veut ravoir sa belle calotte, il devra nous donner les réponses du gros devoir de Math qu’on a à faire. Méfie-toi, il passe souvent par les ruelles. Gêne-toi pas pour lui faire un peu peur.

Maxime : C’est good !

Kevin : Maintenant, laisse-nous, il faut que je parle à Marilyn, tu comprends ?

Maxime : Oui, pas de problème.

Maxime mets son baladeur sur ses oreilles, remonte sur son skate et repart.

Kevin : T’as pas mis ton beau gilet ?

Marilyn : Mon gilet bedaine, tu veux dire.

Kevin : Oui, c’est ça.

Marilyn : La surveillante m’a vu et m’as averti de ne plus le remettre.

Kevin : Je comprends pas pourquoi.

Marilyn : Elle dit que c’est pas « convenable » pour une belle fille comme moi.

Kevin : Elle a raison.

Marilyn un peu vexée : Tu trouves qu’elle a raison, toi.

Kevin : Je suis d’accord avec elle. T’es une belle fille.

Marilyn : Ah ! Merci !

Kevin : Pis qu’est-ce que t’as fait hier soir ?

Marilyn : Ben, après qu’on se soit parlé au téléphone, j’ai appelé Mireille, Sonia pis Vanessa. Là ma mère s’est fâchée parce qu’elle attendait un appel important. Fait que j’ai écouté la télé pour finir la soirée. Pis toi ?

Kevin : Ah moi, rien de spécial.

Marilyn : C’est aujourd’hui que tu rencontres la directrice ?

Kevin : Parles moi s’en pas. Le prof veut que je m’excuse devant la classe. Il dit que je l’ai insulté, lui, pis les élèves en même temps.

Marilyn : Y capote. Moi je t’ai trouvé hot.

Kevin : C’est vrai que j’ai été hot.

Marilyn : Bon, il faut y aller. C’est l’heure de rentrer.

Kevin : Y a rien qui presse.

Marilyn : Si j’ai un autre retard, je vais encore me retrouver en retenu.

Kevin : De toute façon, je suis toujours en retenu.

Ils sortent. Musique pour la fin de cette scène de ce texte de théâtre sur l’intimidation.

 

Scène 5 de ce texte de théâtre sur l’intimidation : Tout le monde

Nous sommes après les cours. Antoine sort sa tête et regarde pour voir s’il y a quelqu’un. Comme il n’y a personne, il traverse la scène en courant pour s’en retourner chez lui. Samuel et Guillaume passent en jasant. Puis, Émilie arrive avec son sac. Justin essaie de la rattraper.

Justin : Excuse-moi ! Tu ne m’as pas laissé ton adresse pour le party de samedi soir.

Émilie : Je suis désolée. Ça ne pourra pas fonctionner.

Justin : Y a plus de party ?

Émilie : J’aime mieux pas t’inviter. Je veux pas passer pour ta blonde. Je m’excuse. Peut-être une autre fois.

Elle part en courant.

Justin : Oui, mais

Justin hausse les épaules et sort de scène lui aussi. Maxime passe rapidement sur son skate. Kevin arrive l’air fâché. Il est suivi par Marilyn.

Marilyn : Pis, qu’est-ce qu’a t’as dit la directrice ?

Kevin : Elle a dit que je ne pourrais plus retourner en classe tant que je n’aurai pas fait des excuses au prof.

Marilyn : C’est l’enfer.

Kevin : En plus, elle va appeler mes parents. Mon père va encore me piquer une colère. Je suis assez frustré, là.

Marilyn : Moi aussi je suis frustrée. Imagine-toi donc qu’Émilie, notre chère représentante de classe, organise un party samedi soir. Bien sûr, je suis pas invitée. Elle choisit son monde.

Kevin : Ça va être un party de téteux.

Marilyn : Ils vont passer leur soirée à parler dans notre dos. Je les connais.

Kevin qui regarde à gauche et à droite : J’ai pas encore réussis à mettre la main sur Antoine.

Marilyn : Mais, je vais me venger. Comme son bureau est à côté du mien, c’est souvent moi qui corrige ses exercices. Tu vas voir que je vais utiliser mon crayon rouge.

Kevin repart.

Marilyn : Attends, est-ce que je t’appelle en arrivant ?

Marilyn sort. Musique.

 

Scène 6 de ce texte de théâtre sur l’intimidation : Justin et sa mère

Justin arrive avec son sac.

Voix de la mère : Justin, c’est toi ?

Justin : Oui !

Voix de la mère : Et puis ?

Justin : Disons que cela avait bien commencé, j’ai été presqu’invité à un party. Mais ensuite, ça s’est drôlement gâté. À la fin de la journée, plus personne ne voulait me parler.

Voix de la mère : Comme ça, c’est difficile ?

Justin : Oui, c’est une école où il y a beaucoup de tension. Ça fonctionne par gangs qui se jalousent entre elles.

Voix de la mère : Je vois.

Justin : J’ai même rencontré un gars qui était exclu de toutes les gangs.

Voix de la mère : Est-ce que t’as essayé de leur expliquer l’importance du partage et de la tolérance.

Justin : J’ai essayé et ils ont ri de moi. Ça va prendre quelque chose de plus efficace. Je pense même qu’il va falloir que j’utilise le bracelet de grand-papa.

Voix de la mère : C’est si difficile que ça.

Justin : Je n’ai pas le choix. Je ne m’en sortirai pas sinon.

Voix de la mère : Tu sais que c’est risqué.

Justin : Je sais, mais je ne vois pas comment faire autrement. Où est-ce qu’il est ?

Voix de la mère : Je crois que ton père l’a laissé sur son bureau.

Justin sort quelques instants et revient avec un gros bracelet. Il lit les inscriptions qui sont écrites dessus.

Justin : Le porteur de ce bracelet change de corps avec ceux qui le touche. (pour lui-même). Mon cher Kevin, tu vas comprendre ce que c’est que d’être rejeté.

Justin sort de scène. Musique.

 

Scène 7 de ce texte de théâtre sur l’intimidation : Marilyn, Émilie, Kevin, Justin

Nous sommes le lendemain matin. Marilyn arrive. Elle s’installe au centre de la scène. Émilie passe. Elles font semblant de s’ignorer. Justin se pointe et se dirige vers Marilyn.

Justin : Allo, moi c’est Justin, je suis nouveau.

Marilyn : Je sais qui tu es.

Justin : On ne s’était pas encore présenté. Quel est ton nom ?

Marilyn : Mon nom, c’est manche de pelle.

Kevin surgit à ce moment.

Kevin : Aie, toi l’importé. Que je te vois plus parler à Marilyn.

Justin : Ah ! Son nom est Marilyn.

Kevin : Aie, niaise-moi pas. Ok là.

Justin : Est-ce que t’as déjà réfléchi à ce que tu fais quand tu agresses les autres ? Est-ce que t’as déjà essayé de te mettre à leur place, de les comprendre ?

Kevin : Là, ça suffit.

Kevin empoigne alors le gilet de Justin et on entend un bruit bizarre, une sorte de choc électrique. L’esprit de Kevin se retrouve dans le corps de Justin et vice versa. Question de rester logique et de se comprendre pour la suite, le nom du personnage qui dit la réplique représente le corps et le nom entre parenthèse est l’esprit. Donc Kevin (Justin), c’est l’esprit de Justin dans corps de Kevin.

Justin (Kevin) : Qu’est-ce qui m’arrive ?

Kevin (Justin) : Ça fait toujours drôle comme sensation.

Justin (Kevin) regarde son corps, il n’en revient pas.

Justin (Kevin) : Mais, je suis rendu dans son corps. Je me vois.

Marilyn en pointant Justin : Qu’est-ce qu’il raconte ?

Kevin (Justin) qui feint d’être rester le même : Écoutes-le pas, il dirait n’importe quoi pour se faire remarquer. Il est pas comme nous.

Justin (Kevin) : Marilyn, c’est moi, c’est Kevin.

Marilyn : Il est complètement fou.

Kevin (Justin) : Laisse-nous tranquille (à Marilyn) Viens t’en ! J’ai une grosse journée devant moi.

Kevin (Justin) et Marilyn quittent. Justin (Kevin) reste seul.

Justin (Kevin) au public : Est-ce que je suis dans un cauchemar ? Je ne comprends pas ce qui est arrivé. Tout d’un coup, je me suis retrouvé dans le corps de cet immigré. Qu’est-ce que je vais faire. Je veux retrouver mon corps.

 

Scène 8 de ce texte de théâtre sur l’intimidation : Justin (Kevin), Samuel et Guillaume

Justin (Kevin) est toujours au centre de la scène. Samuel et Guillaume arrivent.

Justin (Kevin) : Les gars, il faut m’aider.

Samuel : C’est de valeur, ma mère me dit toujours de ne pas parler aux étrangers.

Justin (Kevin) : Je ne suis pas un étranger, je suis Kevin.

Guillaume : T’es donc ben con !

Justin (Kevin) : Il faut me croire. Je suis vraiment mal pris. Vous ne comprenez pas.

Samuel : Non, on te comprend pas. Si tu veux te faire comprendre, retourne dans ton pays. C’est-tu clair ?

Justin (Kevin) : Mais mon pays est ici. Je ne suis pas celui que vous pensez.

Guillaume : Les gars comme toi quand t’en connais un, t’es connais tous. Vous êtes tous des profiteurs et des vauriens. Maintenant, laisse-nous tranquille. On veut plus te parler.

Justin (Kevin) implorant : Les gars !

Samuel : T’es sourd ou quoi. Ne nous adresse plus jamais la parole.

Guillaume : Maintenant, débarrasse.

Justin (Kevin) reste planté là, complètement abasourdi.

Samuel : On t’as dit débarasse, fais de l’air, vas t-en !

Justin (Kevin) se tasse un peu. Samuel et Guillaume continue leur chemin et sortent de scène de ce texte de théâtre sur l’intimidation.

 

Scène 9 : Justin (Kevin) et Antoine

Alors arrive Antoine qui ne se méfie pas trop et s’apprête à traverser la scène.

Justin (Kevin) : Ah ! Enfin ! Te voilà, toi.

Antoine regarde autour de lui.

Justin (Kevin) : Oui, c’est bien à toi que je parle. Ça fait au moins une semaine que tu me files entre les pattes, mais là je viens de te retrouver.

Antoine : Est-ce que je t’ai fait quelque chose ?

Justin (Kevin) : Non, mais tu vas faire quelque chose pour moi si tu veux ravoir ta calotte.

Antoine : C’est toi qui a ma calotte ? S.V.P. Redonne-la moi.

Justin (Kevin) : Pour qui tu me prends ?

Antoine : Je pensais que t’étais gentil.

Justin (Kevin) : C’est pas vraiment l’immigré qui te parle, c’est Kevin.

Justin (Kevin) met la main sur l’épaule d’Antoine et on entend à nouveau le bruit électrique. L’esprit de Kevin vient de passer dans le corps d’Antoine et celui d’Antoine dans le corps de Justin.

Antoine (Kevin) : Ah non ! Je viens encore de changer de corps.

Justin (Antoine) : Qu’est-ce qui se passe ? Au secours !

Antoine (Kevin) : Calme-toi. On est maintenant deux dans le même bateau.

Justin (Antoine) : Maman, sauve-moi !

Justin (Antoine), complètement paniqué part vers l’école.

Antoine (Kevin) au public : Moi, Kevin, je suis rendu dans le corps de ce minus d’Antoine. C’est vraiment pas ma journée.

Pour obtenir la fin de l’histoire, achetez ce texte de théâtre sur l’intimidation

 

Tableau des répliques par personnage et par scène de ce texte de théâtre sur l’intimidation

Je travaille pour une école du Québec

Les écoles publiques et privées qui relèvent du ministère de l’Éducation du Québec peuvent obtenir les textes de théâtre sans frais grâce à un programme de droits de reprographie géré par Copibec.

Il faut une adresse courriel officielle d’un centre de service scolaire ou d’une école privée pour profiter de ce programme. Les élèves ne peuvent demander directement un texte.

Le nombre de pièces auxquelles vous avez droit annuellement peut être limité.

Chaque demande est analysée et vérifiée. Nous tentons de répondre dans un délai de deux jours ouvrables.

Je veux comprendre le droit d’auteur

Il faut d’abord savoir que le droit d’auteur est multiple.

Le droit de reprographie

Lorsque vous distribuez un texte à des comédiens et comédiennes, que ce soit de façon imprimée ou électronique, vous devez obtenir l’autorisation de l’auteur et payer des droits. En achetant un texte sur notre site Animagination, vous obtenez automatiquement l’autorisation et les droits, mais pour un projet unique. Le projet doit se réaliser dans un contexte amateur ou scolaire. Pour le domaine professionnel, il faut plutôt s’entendre avec l’auteur.

Notez que la procédure est différente pour les écoles du Québec. Consulter la section Je travaille pour une école du Québec.

Le droit de représentation

Que la ou les représentations soient gratuites ou qu’il y ait des droits d’entrée, vous devez vous procurer des droits de représentation pour respecter le droit d’auteur. Il n’existe que deux types d’exception : dans un milieu éducatif où l’audience est composée uniquement d’élèves (aucun parent) et à l’intérieur d’une cellule familiale où aucun étranger n’est invité.

Sur le site Animagination, vous pouvez vous procurer les droits de représentation lors de l’achat du texte ou revenir plus tard lorsque la ou les dates de représentation sont déterminées. Il est fortement conseillé de vous procurer ces droits avant les représentations.

Rappelez-vous que les droits d’auteur sont les seuls revenus de l’écrivain. C’est ce qui lui permet de continuer à écrire de belles histoires pour les jeunes.

Le droit moral

L’auteur a droit au respect de son œuvre. Elle ne peut être modifiée ou adaptée sans son consentement. Cependant, pour les textes du site Animagination vous n’avez pas besoin d’autorisation pour les modifications suivantes : changement d’un nom de lieu, transformation du genre d’un personnage, changement d’une expression qui n’est pas commune à l’endroit où la pièce est présentée. Aussitôt que vous transformez complètement une réplique, vous devez communiquer avec l’auteur.

Pour plus de détails, consultez notre Foire aux questions au bas de chaque page de la section Textes de théâtre.

Ce texte est fortement inspiré d’un feuillet d’information de la Société québécoise des auteurs et autrices dramatiques (SoQAD).