Le petit Poucet
Adaptation du conte de Perrault par Jacinthe Cloutier
Les personnages
Narrateur
Poucet
Pierrot, frère de Poucet
Paul, frère de Poucet
Henri : père de Poucet, bûcheron
Géraldine : mère de Poucet
Ogre
Femme de l’ogre
Ogresse 1
Ogresse 2
Ogresse 3
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SCÈNE 1
Narrateur : Un bûcheron et sa femme vivaient sur une terre avec leurs trois enfants. Ils gagnaient bien leur vie en vendant du bois… jusqu’au jour où survint une famine. Un beau soir, le bûcheron entre chez lui et annonce à sa femme qu’il n’a rien vendu depuis plusieurs semaines et qu’ils n’ont plus d’argent.
Pendant ce temps, Poucet, caché dans un coin, écoute la conversation de ses parents.
Géraldine : Qu’est-ce qu’on va devenir, Henri ? Le garde-manger est vide.
Henri : Je ne vois qu’une solution. Il faut envoyer nos enfants travailler.
Géraldine : Ils sont bien trop jeunes. Que veux-tu qu’ils fassent comme métier ?
Henri : Le marchand de fruits et légumes est passé me voir et m’a dit qu’il manquait d’employés. Il est prêt à engager nos fils.
Géraldine : Mais Poucet est bien trop petit. Il ne sait même pas compter. Comment fera-t-il pour savoir si les clients le paient correctement ?
Henri : Il ira cueillir des fraises au champ et les apportera au marchand pour qu’il les vende.
Géraldine : Tu n’y penses pas ! Le village est à deux jours de marche. Les enfants ont à peine mangé depuis ce matin. Leurs petites jambes ne pourront pas résister à une si longue route.
Henri : Tu iras avec eux et vous prendrez le raccourci par la forêt, ce sera plus rapide.
Géraldine : La forêt ? Mais c’est dangereux ! On dit qu’un ogre y habite. Je ne veux pas qu’il attrape mes enfants. Il les mangerait.
Henri : Ce sont des rumeurs. Les ogres n’existent pas… Mais vous marcherez tout de même en silence pour éviter d’attirer l’attention pendant que vous traverserez la forêt.
Géraldine se résignant : Bon, d’accord. Je ne vois pas d’autres solutions.
Henri : Vous partirez demain matin au lever du soleil.
Poucet qui est caché parle au public : Traverser la forêt ? Mais quelle mouche a piqué mes parents ? On peut se perdre et mourir de froid. Il faut que je trouve un moyen de reconnaître notre chemin si on se perd.
Narrateur : Poucet, qui prenait plaisir à chercher des solutions à tout, imagina une belle astuce. Maintenant, rejoignons la famille au petit matin.
SCÈNE 2 de cette adaptation du petit Poucet de Perrault
Géraldine : Allez ! Levez-vous les enfants, on doit partir.
Pierrot : Partir ? Mais où ?
Géraldine : Il faut se rendre au village avant la nuit. Mettez vos bonnets de laine, il fait froid. Dépêchez-vous !
Paul : Maman, c’est trop loin le village. Je n’ai pas envie de marcher toute la journée.
Géraldine : On n’a pas le choix. Vous devez aller travailler chez le marchand de fruits et légumes, il vous attend pour commencer demain.
Pierrot : Quoi ? Travailler ? Mais depuis quand les enfants doivent-ils travailler ?
Géraldine : Depuis que ton père et moi l’avons décidé. Maintenant, arrête de rouspéter et mets ton bonnet.
Pierrot traînant un peu de la patte : Pfff… D’accord.
Paul : J’aimerais mieux rester ici et m’amuser.
Géraldine poussant légèrement Paul : Allez, hop ! Hop ! Hop ! Toi aussi tu te dépêches.
Les enfants mettent leur bonnet de laine et partent avec leur mère.
SCÈNE 3 de cette adaptation du petit Poucet de Perrault
Narrateur : Après quelques heures de marche en forêt.
Pierrot : J’ai faim.
Paul : J’ai mal aux jambes.
Poucet : Est-ce qu’on arrive bientôt ?
Géraldine : Encore une heure ou deux et on aura franchi la forêt.
Poucet : Le soleil se couche. J’ai froid.
Géraldine regardant un chemin à droite et un autre à gauche : Arrêtons-nous quelques instants. Je dois réfléchir à la direction qu’il faut prendre.
Pierrot : On est perdu ?
Paul qui se retient pour ne pas pleurer : Oh non ! Les loups vont nous manger!
Géraldine : Nous ne sommes pas perdus, c’est juste que…
Pierrot : On devrait rebrousser chemin.
Géraldine : Je ne reconnais plus le sentier par lequel nous sommes arrivés.
Paul : Oh non ! Je pense que j’ai entendu un ours !
Poucet joyeusement : Maman, on peut retourner chez nous. J’ai semé des petits cailloux blancs tout au long de notre trajet. En les suivant, on retrouvera la maison.
Géraldine : Poucet, t’es génial. Grâce à toi nous sommes sauvés.
Elle lui donne un bisou et le serre dans ses bras.
SCÈNE 4 de cette adaptation du petit Poucet de Perrault
Narrateur : Quelques heures plus tard, Poucet, ses frères et leur mère sont de retour à la maison. Henri, surpris qu’ils soient tous là, se réjouit tout de même de les revoir. Cependant, il leur rappelle qu’ils devront, dès le lendemain, reprendre le chemin de la forêt pour aller travailler. Après une bonne nuit de sommeil au chaud, la mère réveille les enfants.
Géraldine : Allez les enfants ! Il faut partir.
Pierrot : Encore !
Paul : Je ne veux plus retourner dans la forêt. Ça me fait peur. On entend des loups qui hurlent et des gros ours qui grognent comme ça, grrr !!
Géraldine : T’as beaucoup trop d’imagination Paul.
Poucet : Je vais aller chercher des cailloux blancs au bord du ruisseau et les semer sur notre chemin comme la dernière fois.
Henri : Tu n’as pas le temps d’aller au bord du ruisseau, Poucet. Il faut que vous partiez tout de suite pour arriver avant le coucher du soleil. Prenez les derniers morceaux de pain qu’il nous reste, vous les mangerez sur la route.
Poucet : Mais papa, si on se perd…
Géraldine : Il n’y a pas de mais, Poucet. Écoute ton père. Je saurai quel chemin prendre cette fois. Mettez vos bonnets de laine, nous partons à l’instant.
Henri : Bonne route et soyez prudents.
SCÈNE 5
Narrateur : C’est le cœur gros que Géraldine et ses trois enfants s’aventurent sur le sentier qui mène vers le village. En chemin, Pierrot et Paul grignotent leur pain pendant que Poucet coupe son morceau et sème les miettes. Après quelques heures, ils arrivent à la croisée de deux chemins et la mère hésite.
Géraldine : On va s’arrêter ici les enfants. Pierrot, j’aimerais que tu surveilles tes frères pendant que je chercherai la meilleure direction à prendre. Attendez-moi.
Pierrot fier de sa responsabilité : Ne t’inquiète pas maman, je vais bien les surveiller.
Paul : Oh non ! Moi j’ai trop peur. Je veux aller avec toi maman ?
Géraldine : Non Paul, tu restes ici avec tes frères. Si tu as trop peur, chante une chanson.
Paul : Parfait. Je chanterai la chanson des légumes.
Géraldine : C’est une très bonne idée Paul. Soyez sages, je reviendrai avant que la nuit tombe.
La mère part de son côté et les enfants restent seuls.
SCÈNE 6 de cette adaptation du petit Poucet de Perrault
Narrateur : Pendant qu’ils attendent leur mère, les trois frères se divertissent tant bien que mal avec ce qu’ils ont sous la main.
Les enfants sont assis par terre et jouent avec des morceaux de bois mort et des cailloux. Ils semblent trouver le temps long.
Paul commence à paniquer un peu : Je suis sûr que maman ne reviendra pas avant la noirceur. Regardez le soleil est presque couché.
Pierrot : Arrête de pleurnicher Paul. Elle nous a promis qu’elle serait de retour avant la nuit.
Paul pleurnichant : Oui, mais si elle est perdue, on ne la reverra plus et les loups vont nous dévorer.
Pierrot : T’as vraiment trop d’imagination. Chante la chanson des légumes, c’est plus joyeux.
Narrateur : Ainsi, Paul et Poucet entonnent la chanson des légumes tout en exécutant les gestes appropriés. Ils s’amusent.
Paul et Poucet : Tous les légumes, au clair de lune étaient en train de s’amuser ! Ils s’amusaient ! Tant qu’ils pouvaient ! Et les passants les regardaient. Les cornichons tournaient en rond, les artichauts sautaient à petits sauts. Les céleris valsaient sans bruit et les choux-fleurs se dandinaient avec ardeur ! (Air et paroles disponibles sur YouTube)
Narrateur : Mais une fois la chanson terminée, ils s’aperçurent que la nuit était tombée.
Paul : Pierrot, j’ai peur. Je veux rentrer chez nous.
Pierrot : On ne peut pas, on ne connaît pas le chemin et il faut attendre maman.
Poucet : Moi, je sais comment retourner à la maison. J’ai semé des miettes de pain sur mon chemin. On n’a qu’à les suivre pour revenir sur nos pas.
Pierrot : Pourquoi je n’ai pas pensé à ça moi ?
Paul : T’es génial Poucet ! On s’en va. Vite !
Pierrot : Oui, allons-y. Il fait trop froid pour passer la nuit ici. Maman saura bien nous retrouver.
Les enfants rebroussent chemin et cherchent les miettes de pain, mais elles ne sont plus là.
Paul : Où sont les miettes ? Je ne les vois pas.
Poucet : Ah non ! Les oiseaux les ont mangées ! On est perdu.
Les trois frères se collent et ont peur.
Paul pleurnichant : Qu’est-ce qu’on va devenir ? Je ne veux pas être dévoré comme un petit poulet.
Pierrot : Tu n’as que la peau et les os, ça n’intéressera ni les ours ni les loups.
Poucet monte dans un arbre et aperçoit une maison au loin.
(Il peut y avoir un escabeau ou un marchepied derrière un arbre en carton pour que Poucet simule qu’il monte dans un arbre. Vous pouvez aussi installer un petit banc qui pourrait servir de rocher sur lequel il monte pour voir au loin).
Poucet : On est sauvé ! J’aperçois une maison avec de la lumière là-bas !
Pierrot : Allons cogner à la porte de cette maison. On leur demandera de nous laisser entrer pour dormir cette nuit.
Paul effrayé : Dépêchons-nous, j’entends un ours qui grogne.
Narrateur : Guidés par la lumière, les enfants se dirigent vers la maison. Ils cognent à la porte.